jeudi 14 janvier 2010

Temps variable avec des éclaircies

C'est le moment ou jamais pour se retourner et jeter un dernier coup d'oeil dans le rétroviseur. A quelques encablures de la fin de l'année, on regarde une dernière fois cette année 2009 qui sans être exceptionnelle n'en a pas été moins une année riche en rebondissement. Certes ce qui vient le plus facilement à l'esprit, c'est ce qu'il y a de plus frais dans nos mémoires. Pour parler le plus clairement possible, le basculement deCarcassonne dans le camp socialiste. La Préfecture audoise,autrefois terre de mission de la droite audoise, et son dernier bastion, lors des élections de mars 2008, a finalement rejoint le camp majoritaire du département. Il en a fallu du temps, presque trois décennies. A l'heure où les grands de ce monde se réunissent àCopenhague pour décider de l'avenir de la planète notamment en ce qui concerne le climat, au pied de la Cité et dans les rues de la Bastide Saint-Louis, le climat a changé. Il s'est paré de nuages chargés d'électricité dans les rangs de la droite. Quant à la gauche, elle a soudain vu son ciel se dégager et prendre des allures de celui d'été en début septembre. Mais, les élections municipales sont terminées, elles ont enfin donné leur résultat. Accepté par tous, sans d'autres réclamations supplémentaires. Mais c'est là une des joies du calendrier électoral, à peine remis desMunicipales, ce sont les Régionales qui se profilent à l'horizon. Horizon très proche puisque dès mars, il faudra reconduire ou démettre Georges Frêche de son poste de Président de la Région. A l'époque de son élection face àJacques Blanc, nous avions titré : "Le fond de l'air est frêche pour Jacques Blanc". Toujours une question de climat. Il n'y aurait donc pas que les habitants duGroenland ou des îlesMaldives pour craindre les aléas des températures ou des sautes d'humeur du temps. L'homme politique lui aussi est très attentif à l'air du temps. Ne parlons pas de l'expression de climat politique, d'automne social chaud, de températures en hausse...
Alors comment est la météo politique de l'Aude. A droite, le soleil ne brille plus que dans des zones que l'on pourrait qualifier de micro-climats :Leucate ou Belcaire. Il aurait même d'ailleurs tendance à se gâter à Port-La-Nouvelle. Quant aux dirigeants, ils sont dans leur aérostat et regardent attentivement les courbes de la température se tendre inexorablement vers le 0 celsius. On est loin de l'anticyclone porteur de beau temps mais plus proche de la dépression avec son lot de pluies et de vents violents. A gauche, le temps aurait pu être radieux avec la victoire de Carcassonne. Mais non, justement en raison de la proximité des Régionales, le temps est subitement devenu variable voire même agité. Au coeur du cyclone, la personnalité controversée deGeorges Frêche. Deux nuages ont pris place dans le ciel socialiste audois. Un venu de Gruissan, l'autre deMouthoumet. Le premier restait fidèle àFrêche, le second jouait sur une alternative. Et par deux fois, les militants socialistes régionaux ont désigné la ligne fidèle au Président de la Région. Dans les brumes qui entourent régulièrement l'hiver le beffroi de Lille,Martine Aubry n'a eu que l'opportunité de se plier à ces votes. Maintenant, reste à savoir si en mars, à l'heure où la nature refleurira, ce choix sera confirmé dans les urnes.
A Carcassonne, au lendemain de l'élection, en fait la quatrième, il n'a pas été rare d'entendre des gens dire et déclarer la main sur le coeur : "Enfin, je respire", "L'air est meilleur, plus sain...". A croire qu'une véritable chappe de plomb empêchait le moindre rayon de soleil de réchauffer le coeur et le corps des Carcassonnais. Ces paroles prononcées par des électeurs visiblement heureux de la victoire ne représentent qu'une écume des réactions. Car après l'euphorie de la victoire, il était temps de retourner à la vie quotidienne. Et là, la température n'est guère estivale. Il est vrai aussi que pour les hommes politiques qui ont siégé pendant presque trois décennies dans l'opposition, l'horizon ressemblait plus à une peinture marine de la côte bretonne un soir de tempête qu'au ciel bleu surplombant La Franqui l'été. Alors le climat en quelque sorte a effectivement changé. Suivant l'angle où l'on se place, on voit les choses différemment. Et puis à l'instar de tout le monde, une fois élus, ceux-ci ont retrouvé le bonheur des dossiers. Vu le retard pris en raison de l'annulation des élections, presque un an et demi, la nouvelle municipalité doit mettre les bouchées doubles. Et se présenter de nouveau face aux électeurs avec un bilan conséquent. Mais avec la défaite de Gérard Larrat, on s'est aperçu que le bilan à lui seul n'assure pas une réélection. Il y a aussi l'art et la manière de présenter les choses. La leçon devra être retenue par les nouveaux locataires del'hôtel de Rolland. Ils se sont déjà mis au travail à la ville comme à l'agglo. Les dossiers hérités de l'ancienne municipalité devront être rapidement résolus ou purement et simplement oubliés. Déjà des économies ont été réalisées notamment sur les animations de laMagie de Noël. D'autres devraient suivre. Qu'en sera-t-il du Festival des deux Cités? Celui queGérard Larrat voulait en pilier de son ambition, faire deCarcassonne le phare culturel du Sud. Ces prochaines semaines ou mois seront décisifs comme d'ailleurs le résultat des Régionales.
Mais en cette période de Noël, il est préférable d'oublier tous ces tracas. D'en profiter. Le quotidien reviendra assez vite. D'ailleurs, vous pouvez compter sur nos chères élites politiques, économiques et administratives pour nous le rappeler.
Joël Subremond

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