mercredi 12 mars 2014

Les crèches à Carcassonne dans mon programme

 Environ 400 enfants sont accueillis en crèche à Carcassonne sur l'ensemble des 9 crèches. Ça reste bien sûr insuffisant, comme dans toute la France. Pour une fois Carcassonne n’est pas plus en échec que le reste de la France. De plus, les horaires ont été adaptés au personnel et non aux parents, ils sont inadaptés.

Le manque de places en crèche, à Carcassonne il faut compter 8 mois d’attente, est un cas d’espèce très intéressant du point de vue économique. En règle générale lorsqu’une demande existe, le marché s’ajuste très rapidement pour satisfaire cette demande. Il est étonnant de voir qu’en dépit de la très forte demande (nous sommes parmi les champions d’Europe dans les statistiques de natalité), l’offre peine à se développer. Ces crèches ne sont pas adaptées aux enfants handicapé, le personnel n’y est pas formé pour cela.
Le problème est dans la gestion des crèches, ou plus exactement dans les lois ridicules complètement déconnectées de la réalité. La totalité des crèches françaises, obligées de passer un accord avec la CNAF pour pouvoir bénéficier de subventions, appliquent un tarif calculé en fonction des revenus des parents et de leur situation familiale et non en fonction du service rendu. 

A Carcassonne, nous avons toutes sortes de crèches, familiales, gérées par les collectivités locales, associatives, municipales, et maintenant, grâce au guichet unique qui me semble une bonne chose, les crèches de l’Agglo. Avec le petit problème évident qui est que les crèches de l’Agglo reçoivent une majorité de petits de Carcassonne, mais que la mairie ne leur verse pas un centime. 

Il y a peu, Alain Tarlier était très fier de sa nouvelle crèche de la Roseraie, rebaptisée du nom de Jeanine-Milhau, crèche mise en route grâce aux dossiers de Gérard Larrat. Cela semble superbe. Mais à y regarder  de près, comme ces messieurs sont assez dispendieux, l’extension de cette crèche préexistante a coûté une fortune, 908.000 €. Et on n’y a toujours pas prévu d’accès aux parents handicapés. De plus, on s’aperçoit que vingt-six agents s’occupent de 40 enfants, soit 1,54 enfants par assistant, je rappelle que la moyenne devrait être de 5 à 8 ! A mon avis, vous ne trouverez pas d’enfants de la Conte ou du Vigier dans cette crèche, ça sent la nomenklatura !

Une assistante maternelle garde en général 2-3 enfants (2,8 en moyenne), le personnel de crèche se voit confier entre 5 et 8 enfants par personne en fonction de leur âge, voire plus. Or le prix moyen brut de l’heure de garde chez une assistante maternelle est deux fois moins élevé que celui de l’heure en crèche !

L’activité de crèches ne devrait être que rentable. Financièrement par la mutualisation des moyens, puisqu’un grand nombre de familles en partagent les coûts, c’est forcément plus rentable que la garde à domicile. Economiquement puisqu’elle permet aux deux parents de travailler.

Nous allons prendre le problème différemment, reprendre les fondamentaux, repartir à zéro.

Il y a un succès à Carcassonne, un vrai celui-là : la crèche privée « les Minipouces », première de son genre dans l’Aude socialiste. Cette crèche construite pour les employés, financée en partie par les entreprises, ouverte toute l’année, s’adapte aux horaires des travailleurs. Je rappelle que les autres crèches sont fermées en été. 8 salariés, bientôt 9, surveillent et éduquent 40 enfants dans un cadre innovant.

On appelle cela un service gagnant-gagnant comme l’a noté Xavier Hurtevent dans un article qu’il a consacré à cette réussite. En devenant partenaire financier, l’entreprise favorise la disponibilité professionnelle de ses employés qui sont de moins en moins soumis à l’absentéisme « Tout le monde s’y retrouve dit la directrice. La prise en charge des enfants est adaptée aux besoins de leurs parents, et ça coûte moins cher car nos tarifs sont identiques à ceux d’une crèche municipale, selon les revenus de la famille. »

Le privé gère mieux que le public les sujets se rapportant au privé. Il est prouvé qu’une crèche est rentable et que c’est son absence qui coûte qui côute cher à la communauté.

J’ai en projet prioritaire d’attirer des entreprises à Carcassonne, de booster le tourisme et l’emploi. Je vais donc initier plusieurs « Minipouces » plutôt que de mettre des sommes disproportionnées dans d’anciennes crèches à rénover. Ces bâtiments seront adaptés à tous les handicaps. Un certain nombre de places seront réservées aux familles en difficulté qui ont besoin de d’accueil en urgence.

En outre je mettrai en place :

 

·        Un bureau d’accueil et de e-accueil pour aider et répondre immédiatement aux parents en recherche de crèche ou de garde d’enfant. On organisera un pool d’assistants et d’assistantes maternelles pour les besoins d’urgence, les remplacements ponctuels, disponible pendant une amplitude horaire adaptée aux horaires de travail. Nous développerons des solutions de garde à domiciles ponctuelles.

·        Un numéro d’urgence type 15 ou 18 pour les parents.

·        Une structure de soutien et de valorisation des métiers de la petite enfance (par la formation initiale et continue, par le développement des relais assistants/assistantes maternelles, ou encore la reconnaissance du métier d’auxiliaire de vie scolaire et une nécessaire implication des parents dans les milieux d’accueil.

·        Quand je vois les sommes qui ont été dépensées pour rénover des structures anciennes devenues obsolètes qui accueillent plus de 100 enfants de manière forcément impersonnelles, je privilégierais des petites structures modernes, dispersées dans les quartiers et hameaux, avec une politique de mutualisation des services et une centrale d’achat, beaucoup plus agréable pour les parents, pour les enfants et pour les finances de la ville.

 

 

 

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