Environ 400 enfants
sont accueillis en crèche à Carcassonne sur l'ensemble des 9 crèches. Ça reste
bien sûr insuffisant, comme dans toute la France. Pour une fois Carcassonne
n’est pas plus en échec que le reste de la France. De plus, les horaires ont
été adaptés au personnel et non aux parents, ils sont inadaptés.
Le manque de places en crèche, à Carcassonne il faut compter 8 mois
d’attente, est un cas d’espèce très intéressant du point de vue économique. En
règle générale lorsqu’une demande existe, le marché s’ajuste très rapidement
pour satisfaire cette demande. Il est étonnant de voir qu’en dépit de la très
forte demande (nous sommes parmi les champions d’Europe dans les statistiques
de natalité), l’offre peine à se développer. Ces crèches ne sont pas adaptées
aux enfants handicapé, le personnel n’y est pas formé pour cela.
Le problème est dans
la gestion des crèches, ou plus exactement dans les lois ridicules complètement
déconnectées de la réalité. La totalité des crèches françaises, obligées de
passer un accord avec la CNAF pour pouvoir bénéficier de subventions,
appliquent un tarif calculé en fonction des revenus des parents et de leur
situation familiale et non en fonction du service rendu.
A Carcassonne, nous avons toutes sortes de crèches, familiales, gérées
par les collectivités locales, associatives, municipales, et maintenant, grâce
au guichet unique qui me semble une bonne chose, les crèches de l’Agglo. Avec
le petit problème évident qui est que les crèches de l’Agglo reçoivent une
majorité de petits de Carcassonne, mais que la mairie ne leur verse pas un
centime.
Il y a peu, Alain Tarlier était très fier de sa nouvelle crèche de la Roseraie,
rebaptisée du nom de Jeanine-Milhau, crèche mise en route grâce aux dossiers de
Gérard Larrat. Cela semble superbe. Mais à y regarder de près, comme ces messieurs sont assez
dispendieux, l’extension de cette crèche préexistante a coûté une fortune,
908.000 €. Et on n’y a toujours pas prévu d’accès aux parents handicapés. De
plus, on s’aperçoit que vingt-six agents s’occupent de 40 enfants, soit 1,54
enfants par assistant, je rappelle que la moyenne devrait être de 5 à 8 !
A mon avis, vous ne trouverez pas d’enfants de la Conte ou du Vigier dans cette
crèche, ça sent la nomenklatura !
Une
assistante maternelle garde en général 2-3 enfants (2,8 en moyenne), le
personnel de crèche se voit confier entre 5 et 8 enfants par personne en
fonction de leur âge, voire plus. Or le prix moyen brut de l’heure de garde
chez une assistante maternelle est deux fois moins élevé que celui de l’heure
en crèche !
L’activité
de crèches ne devrait être que rentable. Financièrement par la mutualisation
des moyens, puisqu’un grand nombre de familles en partagent les coûts, c’est
forcément plus rentable que la garde à domicile. Economiquement puisqu’elle
permet aux deux parents de travailler.
Nous allons prendre
le problème différemment, reprendre les fondamentaux, repartir à zéro.
Il y a un succès à
Carcassonne, un vrai celui-là : la crèche privée « les
Minipouces », première de son genre dans l’Aude socialiste. Cette crèche
construite pour les employés, financée en partie par les entreprises, ouverte
toute l’année, s’adapte aux horaires des travailleurs. Je rappelle que les
autres crèches sont fermées en été. 8 salariés, bientôt 9, surveillent et
éduquent 40 enfants dans un cadre innovant.
On appelle cela un
service gagnant-gagnant comme l’a noté Xavier Hurtevent dans un article qu’il a
consacré à cette réussite. En devenant partenaire financier, l’entreprise
favorise la disponibilité professionnelle de ses employés qui sont de moins en
moins soumis à l’absentéisme « Tout le monde s’y retrouve dit la
directrice. La prise en charge des enfants est adaptée aux besoins de leurs
parents, et ça coûte moins cher car nos tarifs sont identiques à ceux d’une
crèche municipale, selon les revenus de la famille. »
Le privé gère mieux
que le public les sujets se rapportant au privé. Il est prouvé qu’une crèche
est rentable et que c’est son absence qui coûte qui côute cher à la
communauté.
J’ai en projet
prioritaire d’attirer des entreprises à Carcassonne, de booster le tourisme et
l’emploi. Je vais donc initier plusieurs « Minipouces » plutôt que de
mettre des sommes disproportionnées dans d’anciennes crèches à rénover. Ces
bâtiments seront adaptés à tous les handicaps. Un certain nombre de places
seront réservées aux familles en difficulté qui ont besoin de d’accueil en
urgence.
En outre je mettrai
en place :
·
Un bureau
d’accueil et de e-accueil pour aider et répondre immédiatement aux parents en
recherche de crèche ou de garde d’enfant. On organisera un pool d’assistants et
d’assistantes maternelles pour les besoins d’urgence, les remplacements
ponctuels, disponible pendant une amplitude horaire adaptée aux horaires de
travail. Nous développerons des solutions de garde à domiciles ponctuelles.
·
Un numéro d’urgence
type 15 ou 18 pour les parents.
·
Une structure
de soutien et de valorisation des métiers de la petite enfance (par la
formation initiale et continue, par le développement des relais
assistants/assistantes maternelles, ou encore la reconnaissance du métier
d’auxiliaire de vie scolaire et une nécessaire implication des parents dans les
milieux d’accueil.
·
Quand je vois
les sommes qui ont été dépensées pour rénover des structures anciennes devenues
obsolètes qui accueillent plus de 100 enfants de manière forcément
impersonnelles, je privilégierais des petites structures modernes, dispersées
dans les quartiers et hameaux, avec une politique de mutualisation des services
et une centrale d’achat, beaucoup plus agréable pour les parents, pour les
enfants et pour les finances de la ville.
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